Réseau de transports en commun : le témoignage de l’agglomération grenobloise

A l’occasion des neuvièmes Rencontre(s) de l’agence d’urbanisme du 4 juillet dernier, Michel Gilbert, chargé de mission à la direction de la mobilité et des transports de l’agglomération grenobloise, est venu partager son expérience sur le développement du réseau de transports en commun de la communauté de l’agglomération Grenoble-Alpes Métropole.

(Photo : Ligne de tramway à Grenoble, AURG, 2012)

 

Une agglomération de plus de 400 000 habitants

Située au centre d’une aire urbaine de plus d’un demi-million d’habitants, Grenoble-Alpes Métropole, communauté d’agglomération plus communément appelée « la Métro », est la deuxième métropole de Rhône-Alpes après Lyon. Elle réunit, au 1er janvier 2013, 28 communes et 405 000 habitants. L’intercommunalité devrait s’enrichir, au 1er janvier 2014, de 21 communes supplémentaires et figure, tout comme La CREA, dans le projet de loi de décentralisation “Acte III” concernant la création du statut de “Métropole” pour les intercommunalités de plus de 400 000 habitants.

Le réseau de transports en commun de l’agglomération est sous l’autorité du Syndicat Mixte des Transports en Commun (SMTC), autorité organisatrice des transports urbains (AOTU) de l’agglomération grenobloise. La SEMITAG, Société d’économie Mixte créée en 1975 en partenariat avec Véolia Transdev, assure, pour le compte du SMTC, la gestion de l’ensemble du réseau bus et tramway de l’agglomération grenobloise. Elle dispose pour cela d’une Délégation de Service Public reconduite récemment.

Le réseau grenoblois en quelques chiffres :

(Sources : lametro.fr)

4 lignes de tramway circulant de 4h30 à 1h30 et une cinquième ligne en projet (2015) ;
25 lignes de bus ;
28 communes desservies ;
16 millions de kilomètres parcourus par an ;
15 parkings-relais ;
78 millions de voyages/an, soit 184 voyages par personne et par an.

 

Le Plan de Déplacement Urbain, qui sera voté dans le courant de l’année 2014, fixe les objectifs à atteindre dans l’organisation des transports en commun à l’horizon 2030.

Extraits de la présentation de Michel Gilbert lors de la Rencontre(s) #9

 Les objectifs et le réseau à l’horizon 2015

“Dans ce PDU, la diversité des actions montre qu’on ne raisonne plus seulement en termes d’infrastructures, mais qu’on raisonne en termes d’usages, de pratiques, de multimodalité et de facilités accordées aux habitants …”

“L’offre est d’au-moins toutes les dix minutes du lundi au samedi toute l’année et un passage toutes les 20 minutes le dimanche. Il n’y a pas d’horaires d’été sur ce réseau magistral”

“L’un des objectifs est d’avoir un centre-ville un peu plus apaisé, vis-à-vis des voitures mais aussi vis-à-vis des lignes de bus. Aujourd’hui, on a sur certains axes une saturation puisque le réseau est principalement radial.

Un transport par câble pour relier trois lignes de tram

“On s’est très vite rendu compte qu’il n’y avait pas d’alternative à du transport par câble, parce qu’il y a tellement de coupures qu’une ligne de tram serait hors de prix et qu’on n’arriverait pas non plus à faire circuler des bus dans un secteur où la congestion est particulièrement forte, sans ouvrages nouveaux.”

 

 

 

Un projet de mobilité durable de toutes les collectivités : le pôle d’échange multimodal avec la Région, une ligne de bus sur autoroute avec le Conseil Général, des “contrats d’axes” avec les communes

“Il ne se fait plus rien dans le domaine ferroviaire s’il n’y a pas une participation forte des collectivités locales, ce qui est quand même l’un des problèmes. Et j’imagine que c’est aussi votre problème à Rouen.”

“On a ces lignes du département (…) sur lesquelles on a commencé, depuis quelques années, à utiliser la bande d’arrêt d’urgence. Elle a été transformée en voie bus intermittente, c’est-à-dire qu’aux heures de pointe, sur 5-6 km au nord de Grenoble, la bande d’arrêt d’urgence devient une voie réservée strictement aux bus …”

“On a mis en oeuvre un premier contrat d’axe autour de la ligne de tram E (donc celle qui est en cours de construction) dans lequel on implique tous les partenaires, et en particulier les communes, avec des objectifs chiffrés de développement du logement, notamment social, avec l’objectif que la densification se fasse à proximité des lignes et des stations, et pas ailleurs.”

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