La démarche de constitution d’un référentiel logistique pour le bassin de vie de Rouen a été poursuivie en 2011 à l’issue d’une concertation auprès des acteurs locaux. L’agence d’urbanisme fait le point sur ce thème à l’occasion de la restitution des dernières Rencontre(s) du 25 octobre 2012.
La fonction logistique dans l’ADN économique local
La fonction logistique est fondamentale pour tout développement économique. Elle regroupe l’ensemble des activités qui visent à organiser et à gérer les déplacements des marchandises, matières premières et produits finis. Elle est donc intimement liée aux axes de communication naturels ou artificiels qui irriguent et traversent le territoire.
Le bassin de vie de Rouen bénéficie d’un positionnement géographique idéal. Il est situé à des carrefours de grands axes de communication naturels (façade maritime et voies fluviales) et artificiels (autoroutes A28, A29, A13, voies ferrées). Le territoire a donc connu très tôt (dès le Moyen Age) un essor économique important, fortement porté par l’activité industrielle (draperie, puis faïencerie, ferronnerie…), qui s’est accentué au fil des révolutions industrielles et, notamment, par le développement de grandes filières comme la pétrochimie, la construction automobile ou encore l’agro-alimentaire.
La massification de la production, la multiplication des échanges sur l’ensemble des fonctions de groupage/dégroupage propres aux grandes interfaces logistiques connectées à des bassins de vie de rang européen (axe Seine : Caen, Le Havre, Rouen, Paris : 14 millions d’habitants), ont lié encore plus fortement la fonction logistique à l’économie du bassin de vie de Rouen.
Un contexte dynamique de projets
La démarche “référentiel logistique” prend également sa source dans un contexte de grands projets d’aménagement : Le Grand Paris, la Ligne Nouvelle Paris Normandie, l’Axe Seine, Grande Seine 2012, le Contournement Est-liaison A28-A13…, sont autant de démarches de projets qui posent des enjeux spécifiques en matière de logistique, chacun à leur échelle. Plus localement, les projets d’aménagement de grandes plates-formes multimodales de Seine-Sud ou de Pîtres-le-Manoir, alimentent les réflexions autour de la nécessité de porter un regard global sur l’organisation de la fonction logistique.
Une démarche engagée en trois phases de travail
La démarche “référentiel logistique” fait suite à des premiers travaux initiés par les CCI de Rouen, d’Elbeuf et de l’Eure. La volonté clairement énoncée en comité de pilotage vise à mettre en place un processus de partage de connaissances et la co-construction d’une vision partagée pour le bassin de vie de Rouen. Elle s’est organisée en 3 phases de travail :
- L’élaboration d’un diagnostic, qui a abouti à l’édition d’un document d’introduction au séminaire du 16 février 2012.
- La formulation des enjeux, qui a eu lieu dans le cadre du séminaire du 16 février 2012.
- La mise en perspective, dont l’organisation des Rencontre(s) du 25 octobre 2012 et la diffusion du contenu global des travaux constituent un des temps forts.
La nécessité de construire une vision
Le diagnostic, largement partagé et validé, a montré que le territoire disposait d’atouts fondamentaux :
- sa position géographique durablement stratégique,
- les infrastructures à sa disposition, et notamment le port, interface entre domaine maritime et domaine fluvial,
- les sites multimodaux potentiels entre des infrastructures souvent proches,
- la structure de l’économie fondée à la fois sur les mouvements de marchandises et sur un socle productif très important,
- un savoir-faire et des expérimentations déjà menées dans plusieurs champs particuliers de la logistique (notamment “marchandises en ville”).
Face à ces atouts, des faiblesses commencent à apparaître :
- une logique d’organisation globale difficile à appréhender,
- un très grand nombre d’acteurs à l’initiative d’études et de projets, qui mutualisent peu les résultats,
- un réseau ancien, incomplet, présentant des points de fragilités, notamment au regard des enjeux de desserte portuaire,
- une activité qui impacte de plus en plus fortement l’environnement,
- l’accélération de la désindustrialisation.
Des enjeux unanimement partagés à la fin de cette étape
Cette étape a permi de valider la mise en place d’une ou de plusieurs gouvernances, intégrant l’ensemble des acteurs pour organiser la construction d’un projet de territoire proposant :
- la mise en réseau des infrastructures afin d’offrir des alternatives au tout routier et, dans le même temps, de développer une offre foncière en relation avec ce réseau,
- le développement de l’information (foncier, accessibilité, démarches,…) et de l’observation sur la logistique
- le développement de la formation vers les métiers de la logistique et ses évolutions, ainsi que la poursuite d’actions exprimentales à l’exemple des marchandises en ville,
- l’intégration des enjeux environnementaux dans l’aménagement, la création de nouvelles filières économiques, le développement ou la réactualisation de modes de transports massifiés.
La suite des travaux
Le temps de la reconnaissance des enjeux a été initié par les Rencontre(s) du 25 octobre 2012. Cependant l’appropriation doit se poursuivre, notamment par la présentation de cette première étape dans les collectivités.
La mise en place d’un réseau d’infrastructures de référence pour l’observation et l’organisation d’actions futures serait également un objectif à poursuivre à court/moyen terme.
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