Résumé d’éditeur
L’analyse sur la mobilité dans les espaces peu denses a pour origine deux actualités de l’année 2019 : le mouvement des Gilets jaunes et le vote de la Loi d’orientation des mobilités (LOM).
Ce travail de réflexion transversale sur la mobilité dans les espaces peu denses milite ainsi pour une gouvernance rapprochée de la planification territoriale et de la mobilité qui pourrait s’appuyer sur :
- Un schéma national prospectif exposant les grandes orientations en matière de structuration du territoire, défini en concertation avec les Régions à l’appui de leurs politiques régionales (SRADDET) [5]. France Stratégie propose que l’ANCT et ses relais d’animation locale puissent participer à l’élaboration d’un tel Schéma d’orientations d’aménagement du territoire en appui des politiques communes portées par les directions des ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
- Un usage renforcé des SCoT auxquels il conviendrait de faire correspondre à terme les bassins de mobilités institués par la LOM afin de coordonner les AOM à une échelle territoriale pertinente pour aller vers une meilleure cohérence des politiques d’aménagement et de mobilités, et couvrir au mieux les enjeux illustrés par la typologie des EPCI [6].
- Des outils de diagnostic et de mesure de l’effectivité de cette convergence des politiques basés plus systématiquement sur la notion d’accessibilité, qui offre une valorisation économique plus complète de l’apport des systèmes de mobilité. À ce titre, France Stratégie affinera en 2021 avec le concours du Cerema et de l’ANCT l’application de quelques indicateurs d’accessibilité sur un territoire régional afin d’en identifier la pertinence et les modalités de généralisation.
Parallèlement, l’offre de mobilité alternative ou complémentaire à la voiture individuelle dans les territoires « périphériques » et peu denses gagnerait à se structurer autour :
- D’une plus grande intégration des compétences de pilotage des systèmes et infrastructures de mobilité, notamment entre départements et régions, afin de garantir une véritable politique intégrée et intermodale entre transport public et voiture individuelle. Cette question pourra être examinée en particulier dans le cadre de la future loi 4D.
- D’une affirmation du ferroviaire comme « épine dorsale » des réseaux armatures régionaux avec des gares pleinement reconnues dans les documents d’urbanisme dans leur rôle de pôles multifonctionnels sur lesquelles greffer des « lignes » ou différents services liés aux nouvelles mobilités. L’autopartage sous ces différentes formes pourrait à cet égard disposer d’un potentiel intéressant pour fluidifier certains parcours de porte à porte et faciliter à terme l’évolution comportementale.