Le point sur la renaturation

La prise de conscience du dérèglement climatique a bouleversé notre manière de penser lespace. La prise en compte de ce nouveau paradigme se traduit notamment par l’essor du concept de renaturation, devenu majeur en quelques années. Pour tenter de dessiner ses contours, la Fédération des Agences d’urbanisme (FNAU) a écrit avec l’ADEME et l’OFB un abécédaire autour de ce mot.

Si l’idée de renaturation est simple à concevoir, en produire une définition est cependant complexe. En effet, dès lors qu’on se penche un instant sur le terme, les questions affluent : Désimperméabiliser suffit-il à renaturer ? Si ce n’est pas le cas, pour quel retour à la nature opter et pour quel niveau de biodiversité ? Les réponses sont multiples et plutôt que de trancher de manière nécessairement arbitraire, l’abécédaire se veut une grille de lecture “pour encourager les acteurs des territoires à privilégier une approche qualitative de l’objectif ZAN dans le cadre d’une planification écologique ambitieuse”.

Il explore la renaturation avec toute la profondeur que le terme mérite au travers de huit mots-clefs :

  • Artificialisation
  • Compensation
  • Désimperméabilisation
  • Friches
  • Sols
  • Renaturation
  • Végétalisation
  • Zéro artificialisation net (ZAN)

La loi ZAN du 20 juillet 2023 tient une place majeure dans ce document. C’est depuis sa promulgation que la renaturation est envisagée comme une contrepartie à une artificialisation qui n’aurait pu être évitée. Présent en filigrane tout au long du texte, le ZAN bénéficie donc d’une entrée à part entière. Dans la loi, l’artificialisation nette des sols est définie comme le solde de l’artificialisation et de la renaturation des sols constatée sur un périmètre et une période donnée. Cependant prévient l’abécédaire, “la renaturation doit arriver en dernier recours ; la diminution, voire l’absence d’artificialisation des sols, doit être privilégiée systématiquement”, avant d’ajouter qu’il “est devenu aujourd’hui primordial de penser la renaturation hors du simple cadre du ZAN”.

En effet, la renaturation dépasse largement le cadre comptable de la loi. Il est essentiel “d’intégrer des composantes qualitatives en termes de gestion de l’eau, de reconquête de la biodiversité, d’amélioration du cadre de vie, de préservation des paysages, qui peuvent conduire à multiplier des opérations de renaturation des sols même si celles-ci ne seront pas comptabilisées en tant que telles dans le bilan du ZAN”.

La renaturation est “un concept écologique qui a pis une dimension juridique”, rappelle à ce titre Marianne Louradout, présidente de CDC biodiversités dans ce document.
C’est également un terme “neuf” estime Caroline Gutleben, Directrice de Plante & Cité, pour lequel il est essentiel “d’accepter son caractère polysémique et parfois complexe”.

Explorer cette complexité, c’est justement tout le but de cet abécédaire.

En savoir plus

Télécharger l’abécédaire de la renaturation sur le site de la FNAU