Trois publications de l’agence d’urbanisme sur les choix résidentiels des habitants du bassin de vie de Rouen

L’agence d’ubanisme vous propose de découvrir trois publications qui permettent d’affiner la connaissance des caractéristiques des ménages qui habitent le bassin de vie de Rouen. Ces études contribuent à alimenter le travail de prospective engagé dès 2011 par l’agence et dont l’INSEE fait également état dans une de ses publications récentes. #CLEAR

Qui sont les 267 000 ménages du bassin de vie de Rouen ?

Cette première étude vise à affiner la connaissance des caractéristiques socio-économiques des ménages du bassin de vie, et d’en mesurer les évolutions entre 1999 et 2009.

L’agence d’urbanisme a pour cela exploité les données issues du fichier FILOCOM qui permet d’apprécier les caractéristiques des ménages selon leurs revenus et leurs statuts d’occupation. Afin de mettre en exergue la diversité sociale qui existe dans le bassin de vie de Rouen, l’étude dresse une typologie des communes du bassin de vie, selon les profils de ménages dominants, en croisant les revenus avec les statuts d’occupation d’une part et les revenus et l’âge de la personne de référence du ménage d’autre part.

Cette étude a fait l’objet d’une présentation lors de la huitième Rencontre(s) de l’agence le 7 mars 2013. A cette occasion, les premières exploitations d’une enquête auprès de 800 ménages du bassin de vie de Rouen ont été présentées. Cette enquête avait pour objet de recueillir les opinions des habitants sur leur logement et leur cadre de vie. Les résultats détaillés feront l’objet d’une prochaine publication de l’agence.

Les débats, précédés des propos de Jean-Marc Stébé, professeur de sociologie urbaine à l’Université de Lorraine, ont porté sur les facteurs qui orientent le choix d’un lieu de résidence : si la qualité du logement joue une rôle important, la localisation, l’accessibilité en transports en commun, la proximité de services et de commerces ou encore le cadre de vie, sont déterminants.

La faible attractivité résidentielle du bassin de vie de Rouen

L’exercice de prolongement des tendances démographiques du bassin de vie de Rouen à l’horizon 2030 et au-delà, réalisé en 2012 par l’Insee dans le cadre de la réflexion à caractère prospectif engagée par l’agence d’urbanisme, laisse apparaître une stabilisation de la population, aux conditions actuelles de fécondité, d’espérance de vie et de migrations.

Le bassin de vie serait ainsi d’autant plus sensible au vieillissement – tendance démographique lourde – qu’il peinerait à garder des populations jeunes. L’évolution démographique ne reposerait en effet que sur le solde naturel dont l’effet moteur va structurellement s’atténuer, en raison du phénomène généralisé de vieillissement, qui abaissera le solde naturel malgré la relative fécondité de ceux qui seront restés. Davantage que le solde naturel, ce sont les migrations de population entre régions françaises qui devraient devenir le principal moteur de croissance démographique.

L’attractivité représente donc un enjeu majeur pour les politiques publiques locales. Dans ce domaine, l’analyse des migrations résidentielles permet d’identifier les marges de progression du bassin de vie de Rouen. Celui-ci n’échappe pas à certains déterminants de la mobilité des ménages constatés au plan national. En effet, les choix d’installation diffèrent selon l’âge, la composition familiale ou les revenus, mais les migrations entre régions résultent en grande partie du dynamisme de leur marché du travail, notamment dans les grandes métropoles. La polarisation des migrations des habitants du bassin de vie de Rouen vers les régions atlantiques et méridionales suit également la tendance constatée au niveau national sur la période 2000-2008.

Personnes venues s'installer dans le bassin de vie de rouen entre 2003 et 2008

Dans le bassin de vie, les mouvements d’arrivées et de départs portent sur des volumes proches, grâce en particulier à la venue de nombreux jeunes, alors qu’en sens inverse, s’en vont des trentenaires actifs avec leurs familles, ainsi que des retraités. Au-delà du solde migratoire, les faibles volumes de population concernés, notamment dans le sens des arrivées, au regard de métropoles de taille comparable, posent davantage question et témoignent d’une faible capacité à attirer des personnes venant d’autres régions.
Étudiants et cadres, qui sont des populations mobiles par nature, seront amenés à repartir. Durant leur séjour sur le territoire, ils auront participé à entretenir sa vitalité et sa capacité d’innovation, et en corollaire, contribué au développement de sa compétitivité économique. Ils constitueront, une fois partis, autant d’« ambassadeurs » potentiels à l’échelle nationale. Établir une telle dynamique est indispensable pour fixer une partie des jeunes (qui alimentera à moyen terme le marché du travail) et des actifs avec leur famille, et ainsi compenser partiellement les effets du vieillissement de la population.

En termes d’aménagement du territoire, il s’agit de faire exister une métropole rouennaise dynamique, offrant des conditions de développement économique, d’emploi et un cadre de vie susceptibles de faire contrepoids à la périurbanisation francilienne qui s’étend aujourd’hui à ses portes.

Connaître et anticiper

Ces 3 études complétent la connaissance sur les ménages du bassin de vie de Rouen : quelles sont leurs ressources, leurs conditions de logements et quels sont leurs mouvements résidentiels ? Ces analyses seront bientôt prolongées avec des études plus qualitatives :

  • la restitution détaillée des résultats de l’enquête “Regard des habitants sur leur logement et le cadre de vie” ;
  • une étude plus spécifique sur les seniors.

Ces études sont mises à contribution pour alimenter la réflexion prospective proposée par l’agence à l’attention des collectivités qui en sont membres.

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